Tous nos meilleurs vœux pour ce millésime 2012 qui commence fort.
Janvier sec et beau emplit caves et tonneaux.
L’hiver n’a jamais été aussi doux en cette nouvelle année. Des températures dignes du printemps se sont clairement affichées, déréglant ostensiblement Dame Nature. Les bourgeons sont désormais à la merci de la moindre gelée. Espérons que notre dicton tiendra ses promesses tout comme nos chers candidats à l’élection présidentielle…
Dans l’attente des grandes résolutions politiques, la nature prend de l’avance. Depuis quelques années, les viticulteurs doivent effectuer leurs travaux à la vigne de plus en plus tôt. Le réchauffement climatique est en cause. Mais les initiatives pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre ne pourront pas freiner significativement l’augmentation de la température. La vigne et son cycle végétatif soulignent irrémédiablement cette évolution. Les raisins bénéficient d’une période de maturation de plus en plus chaude et de plus en plus longue. C’est une aubaine pour le taux de sucre mais une totale remise en question pour l’identité des vins. Le terroir bourguignon aura bientôt un profil méditerranéen avec un taux d’alcool supérieur et des acidités plus basses, à moins d’un remaniement complet des pratiques culturales. L’adaptation à cet effet papillon semble être la seule solution pour préserver l’authenticité de nos terroirs. D’une façon plus générale, un plan d’adaptation au changement climatique a été mis en place à l’échelle européenne. Il vise à lutter contre cette évolution en économisant et en optimisant l’utilisation de l’eau, en renforçant les dispositifs de surveillance des maladies émergentes (allergies), en adaptant la politique d’aménagement du territoire, en prévenant les incendies de forêts. Il aurait pu intégrer la maîtrise de nos rejets notamment au niveau nucléaire.
Sur le site de Fukushima, la situation d’urgence radiologique semble terminée pour amorcer maintenant la phase de démantèlement qui durera 30 ans. L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) soutiendra le Japon dans sa réforme du système de contrôle de la sûreté nucléaire. Qu’en est-il de la maîtrise des autres sites ? Suite à une analyse des eaux souterraines de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne), EDF est sommé de restaurer l’étanchéité des réservoirs d’entreposage des effluents de ce site qui déversent actuellement dans la Vienne plus de 67 fois la dose de Tritium tolérée… On ne peut se passer du nucléaire du jour au lendemain mais il ne faudrait pas que notre planète y passe. Les derniers incidents étaient censés affermir les conditions d’exploitation du nucléaire. C’est en bonne voie mais la route est encore longue…
Bonne Année 2012 !
Carole JACQUEMIN